Fermes laitières engagées : un milieu engagé contre les changements climatiques

Les changements climatiques touchent tout le monde. C’est pourquoi la lutte contre cette crise fonctionne particulièrement bien lorsque chacun fait sa part. Voilà le sens de Fermes laitières engagées : un projet unique qui rassemble une trentaine de producteurs(-trices) laitières, des agronomes, un transformateur agroalimentaire et un organisme sans but lucratif engagé dans l’agriculture régénératrice.

Une collaboration inédite

Prévue pour durer au moins cinq ans, cette collaboration entame sa troisième année en 2024.

Les producteurs et productrices laitiers(-ères) y travaillent avec General Mills, la compagnie américaine qui commercialise les yogourts de marque Liberté. Plus concrètement, General Mills finance l’accompagnement agronomique des fermes, qu’il s’agisse de mesurer leurs gaz à effet de serre (GES) ou de mettre en place des pratiques de transition climatique.

Sur le terrain, l’expertise provient des agronomes de Logiag. En collaboration avec leurs collègues de l’équipe de transition climatique, les agronomes aident les fermes à compléter leur inventaire de GES, à évaluer le carbone organique du sol (COS) et à introduire de nouvelles pratiques. Enfin, Logiag comptabilise pour les fermes leurs réductions de GES et leurs augmentations de COS dans le but de les valoriser.

Le troisième partenaire impliqué est Régénération Canada. L’organisme sans but lucratif invite les producteurs(-trices) participant au projet à se joindre à une communauté afin de partager expériences et connaissances.

Un projet qui répond aux besoins des producteurs(-trices)

« Le projet est une bonne façon de savoir où on se situe en termes d’émissions de GES et de trouver les moyens de nous améliorer, témoigne Christian Brault, copropriétaire de la Ferme Brault et Frères, qui élève environ 250 vaches ainsi qu’une relève en plus de cultiver 240 hectares. C’est dur de savoir si on est vraiment bon quand on n’a pas de chiffres! »

Du côté de la Ferme Middleview, le projet des Fermes laitières engagées s’alignait parfaitement avec les valeurs des propriétaires. « Ça nous aide à mettre en place des pratiques auxquelles on songeait déjà, comme des haies brise-vent et des engrais verts », explique Shannon Breault, deuxième génération de producteurs(-trices) de cette ferme montérégienne qui élève environ 200 vaches ainsi qu’une relève, en plus de cultiver 215 hectares.

Une stratégie globale, des actions concrètes

Sur le terrain, la lutte contre les changements climatiques change d’une ferme à l’autre. Chaque exploitation choisit ses pratiques de transition selon son type de sol, ses contraintes ou ses objectifs d’entreprise. Toutefois, contre toute attente, il ne suffit pas de laisser plus souvent ses équipements motorisés au garage pour réellement diminuer les émissions de GES de la ferme ou augmenter son COS.

La transition vers une exploitation à faibles émissions de GES s’appuie sur quelques pratiques-clés comme une meilleure gestion du lisier, l’ajout de fourrages dans les rotations, une attention accrue à la santé et à la longévité animale ou une coordination plus serrée entre l’étable et le champ. En quelques mots, le projet Fermes laitières engagées considère les fermes dans leur ensemble, afin de leur proposer un plan de match cohérent plutôt que des mesures disparates dont les effets pourraient s’annuler.

En dernière analyse, c’est l’ensemble des pratiques qui contribuent à lutter contre les changements climatiques, parce qu’elles restaurent la qualité de l’eau et du sol, valorisent les ressources internes des fermes et augmentent leur efficacité.

À ce jour, les 30 fermes impliquées ont complété leur premier inventaire d’émissions de GES, ont mesuré leur COS et commencent à planifier la mise en place de leurs stratégies de transition.

Vers des fermes plus résilientes et plus vertes

Ces producteurs et productrices sont de véritables pionniers. La lutte contre les changements climatiques dans l’industrie agroalimentaire ne fait que commencer. Il va donc de soi qu’elle soulève des questions et entraîne des défis!

« Oui, le projet nous met au défi, confirme Christian Brault. Par exemple, je ne cultive plus de foin, ce qui est un maillon faible pour une ferme qui veut lutter contre les changements climatiques. Mais les défis, c’est aussi ce qui me motivent : quand je n’en aurai plus, je vais arrêter de travailler! »

En collaborant avec un OSBL, un transformateur agroalimentaire et des agronomes, les Fermes laitières engagées parient sur la force d’une équipe pour revoir leurs pratiques et tracer le chemin pour l’avenir. Et ça marche, puisque cette collaboration inédite entame déjà sa troisième année.

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